jeudi 9 septembre 2010

So Far* : début d’année à Paris



Le dessin des immeubles sur le ciel gris est le même qu’il y a un an. Mais aujourd’hui, il me semble encore un peu moins familier qu’il ne l’était en septembre dernier. Je me suis éloignée. J’ai vécu chez moi ailleurs pendant ce temps et Paris, toujours aussi belle, est devenue encore un peu plus étrangère.
J’étais très ambivalente à l’idée de quitter Tel Aviv. Ma sœur rentrerait avec moi pour rester à Paris. Cette fin d’année avait un goût de définitif et ça me foutait le cafard. En même temps, j’attendais ces vacances avec impatience. Retrouver le reste de ma famille. Passer du temps avec G. Déambuler dans les rayons des librairies. Aller au cinéma. Entendre parler français. Mais ce départ avait aussi le goût des grandes décisions. Il me rapprochait du moment où je devrais certainement abandonner Tel Aviv.

Et puis j’ai décidé que ce serait pour plus tard.

Aujourd’hui, nous sommes réunis, mes parents, mon frère et ma sœur, alors que nous ne l’avons pas été depuis un an. Alors l’heure n’est pas à la projection. L’heure est aux traditions.

Hier, en préparant des crumbles et des sablés « parve », j’ai pensé à l’air de fête qui devait régner à Tel Aviv. Aux rues encombrées de charriots plein de commission, aux magasins où se précipitaient ceux qui n’avaient pas encore acheté de cadeaux. J’ai pensé à la chaleur. J’ai pensé au studio fermé pour trois jours. J’ai pensé au fait que tout un pays allait fêter Rosh Hashana. Et puis j’ai pensé que je serai certainement partagée entre Israël et la France encore longtemps. Pourtant on m’avait prévenue. De ne pas étaler ma vie entre deux pays. Ma rencontre avec G. en a ajouté un troisième.

Nous étions dix-neuf à table et ma mère avait disposé une très jolie table. Des petits bols blancs remplis de grains de grenade très rouges. Des blettes. Des figues. Des quartiers de pommes. Des coupelles de miel. Pour que l’année soit douce. Pour que nous soyons en bonne santé. Pour que nous réussissions dans ce que nous entreprendrons. Pour que nous nous mariions. Pour que nous tombions enceinte. Pour que nous prenions les bonnes décisions.

*So far - Habanot nehama. Magnifique.

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