« Nous aussi d’ailleurs on se sépare pour deux semaines. » On s’est toutes regardées. Et puis un murmure a
couru dans la salle d’une bouche à l’autre. Entre étonnement et joie, contrariété et surprise. Et les mots ont couru jusqu'à moi.
« Elle se marie. »
Alors voila, N. nous a regardées avec ses grands yeux et elle a dit « merci, merci » aux « Mazal tov » qui résonnaient dans la salle.
Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire. En fait, je n’ai pas pu m’empêcher d’être heureuse. Pour elle. Pour moi.
Pour nous toutes.
Ensuite je l’ai regardée longtemps en me demandant ce qu’elle pensait et puis aussi ce qu’elle ressentait a la veille de son mariage. Et j’ai eu l’impression que moi, je serai plus nerveuse, moins sereine.
Mais N. est comme ca, elle a toujours l’air apaisé.
Quand le cours s’est terminé, je suis allée la féliciter et quand elle m’a remerciée, j’ai senti que son sourire était sincère. Parce qu’elle savait que moi aussi. Bientôt. Et j’ai repensé au jour où nous avons comparé la taille de nos bagues. Comme des gamines.
J’ai poussé la porte en verre en souriant.
Et je me suis demandé comment je pouvais être heureuse pour une fille qui n’est même pas une amie.
Quelques pas plus tard, j’ai eu trouvé la réponse.
En allumant son iPod, A. m’a demandé comment nous allions faire pendant deux semaines sans elle. Elle avait
l’air aussi contrariée que moi. Et on a rigolé en se demandant comment on ferait quand elle tomberait enceinte.
J’ai avancé.
Et derrière moi, j’ai entendu une voix avec un accent américain très prononcé expliquer « non mais c’est vrai ; je l’adore. En fait, rien que la regarder, c’est un plaisir. Elle est tellement gracieuse. »
J’ai souri.
*Titre magique de la chanson du mariage de la première fille dans la comédie musicale « Un violon sur le toit »
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