A la libération
de Gilad Shalit, retenu en otage plus de cinq ans par le Hamas dans un sous-sol de la
bande de Gaza, la presse israélienne a signé un accord en s’engageant à
respecter la vie privée du jeune homme et de sa famille. J’ai le souvenir ému
de ce jour d’octobre ou nous étions scotchés à nos écrans d’ordinateur pour
suivre en direct, la libération de ce jeune homme, devenu un peu moins jeune
avec les années.
Cette semaine,
Gilad a ouvert son profil Facebook. Comme un signe peut-être de retour à la vie
normale.
De l’obscurité
infernale, il nous est revenu dans la lumière d’hiver. Dans l’édition du grand
quotidien qui a suivi sa libération, un appel a été lancé à lui écrire des
lettres. Les plus belles ont été ensuite publiées. Et je me souviens bien l’émotion
qui m’a saisie en les lisant, une à une, comme de précieux trésors.
Il y avait
dans ces auteurs beaucoup de femmes qui expliquaient la souffrance qu’elles
avaient ressentie en imaginant la détention d’un de leurs fils, qui parlaient
de leurs proches disparus pendant la guerre, qui racontaient les prières sans
cesse renouvelées pour son retour. Une lui proposait aussi de le recevoir pour
un repas de Shabat. J’ai touché du doigt ce sentiment généralement partagé dans
le pays que Gilad était l’un des leurs. Chacun se l’était un peu approprié. Ou plutôt
chacun s’était un peu approprié la peine de ses parents de savoir leur fils
enfermé quelque part si près d’eux sans jamais savoir si l’issue serait la mort
ou la libération.
Alors aujourd’hui,Gilad n’est plus une cause. Il est un Israélien comme les autres. Et tout le
monde s’en réjouit. Moi, ça m’émeut même un peu.
*Titre de la
chanson de Arik Einstein "Kama tov shebata", écrite à la nouvelle de sa libération et diffusée
souvent pendant ces quelques jours où le pays était suspendu à l’idée de ce
miracle – et de ses conséquences sur la libération de terroristes.
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