"(…) l’adolescence, les deux crépuscules mêlés, le commencement d’une femme dans la fin d’un enfant." - Victor Hugo – Les travailleurs de la mer
Je ne me souviens plus très bien où j’ai lu pour la première fois cette citation de Victor Hugo mais c’était il y a plusieurs années et avec le temps, elle m’est restée en tête. Certainement parce qu’elle dit parfaitement ce moment où les jeunes filles changent. Hier, en quittant la bat mitsva de L., je me suis dit que si j’étais tombée il y a des années sur ces mots, c’était pour arriver à ce jour et me dire « voilà, je comprends. »
Hier, nous nous sommes rendus en famille à la bat mitsva ** de L., une petite cousine éloignée. En la voyant, si jolie dans sa robe de princesse orange, je me suis dit qu’on était bien différente L. et moi. Elle a tout juste douze ans mais on lui en donnerait facilement trois ou quatre de plus. Parce qu’elle est grande certainement. Mais surtout parce que son visage rayonne. Et j’avais l’impression que l’on apprenait cela un peu plus tard. A perdre ses complexes, à être heureuse, à danser seule devant un public, à aller saluer les gens que l’on ne connaît pas en leur témoignant de l’intérêt. Oui c’est tout ça qui donne L. des années de plus que son âge véritable.
Nous sommes partis vers cette ville de la banlieue de Tel Aviv en nous disant que nous n’avions pas vraiment le choix. L. étant fraîchement débarquée de France avec ses parents, nous nous devions d’être là, rares représentants d’une famille restée là-bas. Et puis l’endroit était clinquant et mal en point et nous avons commencé à compter les minutes qui nous séparaient du moment où nous passerions la porte en sens inverse.
Et puis la musique s’est mis à résonner entre les murs blancs, sur la projection du diaporama de photos de L. à tous les âges, et l’enthousiasme de la jeune fille s’est révélé communicatif. Elle souriait, elle dansait, elle chantait, elle nous disait « j’ai grandi, je suis une femme maintenant ». Et moi j’ai eu l’impression que malgré mes quinze ans de plus, je n’avais pas acquis son aisance. J’ai peut-être été un peu jalouse.
Les heures ont passé au gré de chansons obsolètes et de tubes des étés précédents mais nous nous sommes bien amusés. Il n’était pas tard quand nous avons quitté la piste de danse mais en repartant, nous nous sommes dit un truc surprenant. A l’ombre des réverbères, nous nous sommes regardés et puis nous nous sommes dit « C’était une excellente soirée*** »
*Titre d’une chanson de l’incroyable Jeanne Cherhal et BO du film éponyme. Le personnage principal du film a du mal à quitter l’adolescence alors…
** Fait référence à la bar mitsva – cérémonie religieuse qui marque pour un garçon, le passage à l’âge adulte. La bat mitsva est l’équivalent pour les filles. Souvent, au-delà de la cérémonie religieuse, on organise aussi une fête pour le nouvel adulte. Pour de plus amples explications
***Expression empruntée à la chanson Kensington Square de Vincent Delerm
Juste envie de danser autour de cette excellente soirée.
RépondreSupprimerje prends ca pour un compliment.. Merci :)
RépondreSupprimerun blog agréable et convivial ♥
RépondreSupprimermerci :)
RépondreSupprimer