dimanche 1 août 2010

Surannée* : escapade estivale dans le nord




C’était mon cadeau d’anniversaire. Au départ, réminiscences de l’enfance, j’étais un peu déçue, je voulais un paquet emballé que je pourrais ouvrir en grattant le scotch avec mes ongles, et en déchirant le papier coloré un peu n’importe comment, pas une petite enveloppe imprimée du logo de la banque dans laquelle travaille G. avec une carte écrite à la va-vite « bon pour un séjour dans le nord ».
Mais, même si j’ai dû attendre un mois pour en profiter, c’était une merveilleuse idée.

Nous avons quitté Tel Aviv le matin, il faisait déjà très chaud. Sur le chemin, nous avons écouté la radio en rigolant des gens autour de nous, des filles un peu prétentieuses de mon cours de danse et de là où on serait un jour. Peut-être ici. Peut-être là-bas.


En arrivant à Tsfat, nous avons été saisis par le calme. Très très loin de tout. Très très loin de l’agitation. On serait bien, c’est sûr. Le petit hôtel est tenu par un couple de retraités français qui vivaient en Provence avant de quitter la France. Alors, on s’est sentis un peu comme lors de notre week-end près d’Avignon à la fin de l’été il y a deux ans. Les abeilles butinaient les arbres à fleurs roses. Je les fuyais comme lorsque j’étais une enfant et que j’avais failli en avaler une.

Nous avons nagé dans la piscine bleue. Le silence était intense. Nous étions quasiment seuls. Tout près de la sérénité, ces instants où on a l’impression d’être là un peu par miracle et que l’on s’y plaît.

J’ai repensé à notre premier séjour dans cet hôtel, un an plus tôt. On était un peu différents tous les deux. On habitait dans le même pays. On était plus jeunes en quelque sorte. Nous nous jouions des contraintes de la réalité.

Le soir, nous avons dîné au restaurant de l’hôtel, entourés de couples religieux et plus âgés. Certains ne se parlaient pas. D’autres riaient. J’ai terminé le dîner avec une tarte aux pommes maison délicieuse. Le goût de la régression sucrée pour clore une jolie journée.

L’atmosphère de la chambre avait quelque chose de suranné. Peut-être était-ce les rideaux blancs à fleurs rouges ou bien l’armoire en bois lourd. En tout cas, le générique de Gossip girl y sonnait faux. Alors on a ouvert les fenêtres. Des jeunes jouaient aux baskets dans la fraîcheur relative de la nuit. Comme ça. Au milieu de nulle part.

Le lendemain, le petit déjeuner très français m’a donné envie d’être à Paris. Le pain un peu chaud, le vrai beurre, le miel, le fromage de chèvre qui flirtaient avec Israël (pour ne pas dépayser la clientèle) salade de tomates-concombres joliment assaisonnée, cottage cheese, labane et nescafé avec un peu de lait. Au mur, une photo de la place des Abbesses sous la pluie. Paris, Paris dans un air d’été trop chaud pour y croire vraiment.


Les heures ont passé et nous ne voulions pas rentrer. Alors nous avons traîné et décidé de rester une nuit de plus. Mais l’hôtel était complet. Celui d’à côté aussi. Tous ceux de la région en fait. Nous avons réalisé que c’était la Saint-Valentin locale. Tous les amoureux du pays étaient dans le coin. On a fait demi-tour. On s’est acheté des bounty et des chewing-gums oranges dans une station essence. Et, pour calmer ma déception, G. a réservé une table au restaurant le plus original et le plus enthousiasmant de la ville – à notre goût**

Là-bas, il y avait des roses drôlement kitsch dans la vitrine, des couples un peu obligés de célébrer l’occasion par l’un ou l’autre, des serveurs pressés par une salle pleine à craquer. Et pour se faire excuser de l’attente, on nous a offert un délicieux cheesecake.

En voici ma version – elle ne ressemble pas à celle servie dans ce restaurant mais elle a enthousiasmé tous ceux qui l’ont goûtée…

Cheesecake
(A partir de différentes recettes et amélioré au fil des préparations)

La pâte

200 g de Speculoos ou de petits beurre
85 g de beurre

Le gâteau

750 g – mélange de mascarpone, fromage blanc et kiri (ou cream cheese si vous en avez à disposition)
150 g de sucre
Le zeste d’un demi citron
80 g de crème fraîche
2 œufs

Le coulis

200 g de fraises
quelques feuilles de mentheMenthe
deux cuillères à café de sucre
une cuillère à café de vinaigre balsamique



Préchauffer le four à 200C

Mettre les biscuits dans un sachet en plastique, le fermer et les écraser à l’aide de vos petites mains ou d’un rouleau si vous en avez un à disposition. Il faut que les miettes soient grossières, pas trop petites.
Faire fondre le beurre et le mélanger avec les bouts de biscuits.
Les disposer ensuite au fond du plat beurré et enfourner pour 10 minutes – en surveillant que ça ne brûle pas.
Ensuite, mélanger tous les fromages pour que le résultat soit homogène mais pas liquide – si vous utilisez un mixeur, faites le fonctionner avec modération.
Ajouter les œufs, la crème fraîche et le citron.
Verser le tout sur la pâte et enfournez. Au bout de 15 minutes, baisser la température du four à 100 C.

Laisser cuire une heure. Attendez une heure après la fin de la cuisson pour sortir le gâteau du four et le mettre au frigo.Laisser réfrigérer au moins six heures

Pour le coulis, laver vos fraises et réserver la moitié. Miixer l’autre moitié avec le sucre et la menthe et le vinaigre balsamique.

Couper le reste des fraises en petits morceaux et les mélanger avec le coulis.

A la dernière minute, verser le coulis sur le gâteau.

* Titre d’une chanson de Keren Ann
** Herbert Samuel

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